La société de boule a été créée
officiellement en 1975, elle fonctionnait auparavant sous le
couvert de la société de Vaison. Dès les
premières années, un boulodrome a été
édifié sur un terrain communal grâce au soutien
financier d'un adepte du jeu de boules national et au travail
des sociétaires.
Encouragée par ce succès, en 1977 la société
a construit le boulodrome couvert, alors le seul du département.
Cette réalisation a été exceptionnelle par
le fait que la part communale a été entièrement
financée par la société elle-même.
Ajoutons que cette salle rend de grands services aux autres sociétés
locales et n'oublions pas que Faucon est le plus petit village
de France à posséder un boulodrome couvert. Très
connu de tous les fervents boulistes par les concours qui s'y
déroulent chaque hiver et qui ont acquis, par leur ampleur
et leur panache une réputation qui déborde largement
le cadre régional.
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Les 20 ans de la Boule Joyeuse |
Article paru dans le Dauphiné Liberé au mois
de décembre 1979.
Les joyeux boulistes de Faucon (263 habitants) ont construit
de leurs mains le seul boulodrome couvert du Vaucluse.
La boule joyeuse ! Ah ! Elle mérite bien son nom la société
bouliste de Faucon ! Car ils ont le cur et la bouille joyeux,
les joueurs de boule de ce petit pays de 263 habitants qui ont
réussi l'exploit de construire le seul boulodrome couvert
du Vaucluse après avoir trouvé les francs nécessaires
mais aussi en retroussant leurs manches, et pas seulement pour
tirer au bouchon.
Tout commença en 1974. On faisait alors partie du club
de Vaison La Romaine. Il y avait à Faucon un brave homme,
Abel Thomas, qui avait dit "quand vous ferez un boulodrome
je vous donnerai 5000 francs ". L'occasion était
belle. La municipalité de Germain Hommage donna le terrain
à coté de l'école. Les boulistes firent
le reste. Chacun mit la main à la truelle pour monter
un mur de soutènement en pierres et l'on perdit quelques
kilos superflus à tasser, damer et aplanir un terrain
sur lequel les plus maladroits eux-mêmes sont obligés
de faire des exploits. La boule, elle y va presque toute seule
au bouchon !
UNE SAINE GESTION
Bref, on s'était si bien débrouillé qu'on
n'avait pas encore touché aux 5000 francs d'Abel Thomas
grossis du bénéfice de quelques lotos, tombolas
et concours de belote. Avec la dévaluation galopante,
pas question de laisser dormir tous ces sous. En bon père
de Famille, Roger Clauzel, secrétaire de mairie et président
de "la Boule Joyeuse " qui venait de prendre son autonomie,
et sa joyeuse équipe décidèrent d'adjoindre
au terrain de plain air un boulodrome couvert. Il y avait là
les Jacky Tourniaire et Jean Volff, vice-présidents, les
Francis Taulier, Jean Teste, Alain Clauzel junior, Louis Fauque,
membres du bureau (ils sont 30 licenciés). Roger Clauzel
qui connaît les labyrinthes conduisant à la caverne
aux trésors (les difficiles subventions) se débrouilla
à obtenir 20% du ministère de l'intérieur
(40 000). Du coup le conseil régional y alla de ses 50
000 francs en capital et 46 000 francs en annuités. Alors
on acheta un grand hangar métallique et l'on compléta
le tout par des murs. Et tous les boulistes de Faucon, plus quelques
amis y allèrent de leurs muscles et de leur temps de loisir
pour monter ces murs, aménager un terrain, une grande
salle-buvette qui sert aux lotos, aux réunions, belotes
et repas dont le bénéfice permet au club de s'auto-gestionner
sans que cela ait coûté un sou à la commune.
LE STADE ABEL THOMAS
Bien sûr on a baptisé le tout "stade Abel Thomas
" lors de l'inauguration en 1977. Mais le généreux
donateur n'était plus là pour voir que l'on avait
bien employé ses sous.
Aujourd'hui le boulodrome couvert de Faucon s'est acquis une
réputation régionale et même européenne
puisque les cadets d'Italie sont venus le 4 novembre y rencontrer
ceux de France et la coupe de Noël 79 a été
remporté par l'italien Bruni, champion du monde cette
même année. Et pour le critérium "coupe
de Noël " avec 12 000 francs de prix, on va y venir
de tous les coins du sud est. Quand aux agriculteurs, ils savent
où aller passer les journées d'hiver quand la pluie
et le froid les empêchent d'aller aux champs. Au fait,
pourquoi à Faucon, pays de Provence s'il en fut, préfère-t-on
la Lyonnaise à la pétanque ?."Avant, dit le
président Clauzel, on jouait à la pétanque.
Mais on a changé pour la longue parce que c'est beaucoup
plus un jeu d'amitié "
L'amitié : c'est la règle d'or de la boule joyeuse
de Faucon. Elle explique pourquoi un village de 263 habitants
a réussi ce que les gens de la ville ne peuvent réaliser
parce qu'ils n'ont pas ce même sens de la solidarité
et que, comme le dit Roger Clauzel, "ils attendent que ça
leur tombe tout cuit "
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